Les tendances
Assurance emprunteur : la bataille qui bénéficie aux consommateurs
Durant la dernière décennie, la libéralisation constante et progressive des assurances de prêt a révolutionné un marché longtemps sclérosé, faisant petit à petit grimper la tension entre des partenaires de longue date : les courtiers et les banques.
Les crédits ayant atteint des taux historiquement bas, leurs assurances (et surtout leurs marges) représentent plus que jamais le nerf d’une guerre où l’on se rend « coût pour coût ».
Cette concurrence exacerbée, conjuguée à une liberté d’action devenue totale pour les consommateurs, demeure une aubaine pour ces derniers. Motif de discorde entre banquiers et courtiers, elle a le mérite de faire dégringoler les tarifs des assurances emprunteur, et notamment celles dédiées au crédit immobilier. Si nous devions nous limiter à un seul et unique conseil, il se résumerait en deux mots : profitez-en !
Courtiers VS Banques : les raisons de la colère
Tout a commencé avec la loi Lagarde mise en œuvre le 1er novembre 2010. En autorisant les souscripteurs d’un crédit à opter pour une offre d’assurance émanant d’une compagnie indépendante, la nouvelle réglementation bouleversait d’un coup les codes de l’assurance emprunteur, jusqu’alors considérée comme la chasse gardée des banques traditionnelles. S’appuyant sur cette ouverture inédite à la concurrence, le renversement du rapport de force s’est accentué en 2014 (loi Hamon) avec l’instauration du droit de résiliation et de substitution de l’assurance de prêt sans frais durant l’année suivant la souscription au crédit. Puis, il s’est définitivement confirmé en janvier 2018, lorsque le Conseil constitutionnel a validé l’amendement Bourquin (loi Sapin 2) qui étend la possibilité de changer d’assurance à tout moment au-delà de la première année du prêt.
Face à ces conditions exceptionnellement favorables, les consommateurs n’ont pas tardé à adapter leurs habitudes pour profiter pleinement de cette nouvelle donne.
Pour maintenir leur position préférentielle dans l’univers du crédit immobilier, les banques ont été contraintes de revoir à la baisse leurs tarifs et leurs marges sur ce produit-phare. Par conséquent, la rentabilité ne provient presque plus du crédit mais davantage de l’assurance emprunteur qui l’accompagne. Un resserrage général des vis qui pousse les banques à repenser leurs relations (et leurs commissions !) avec les apporteurs d’affaires que demeurent les courtiers, voire même à rompre les liens avec eux. Et ça, ces derniers le vivent forcément mal.
Quand l'assurance du prêt immobilier devient plus chère que le coût en lui-même
Si la plupart des banques offrent des crédits à taux compétitifs, beaucoup cherchent souvent à se rattraper sur l’assurance emprunteur. Quant aux courtiers, de par la nature même de leur métier, ils ont pour objectif de faire jouer à plein la concurrence, afin de faire bénéficier des meilleurs tarifs du moment à leurs clients. Et c’est bien là que réside le nœud du problème entre deux corporations interdépendantes et ayant désormais des intérêts quelque peu contradictoires.
« Face à un problème de marge, certaines banques imaginent pouvoir se passer des courtiers. Ce serait une grave erreur, s’indigne l’un d’entre eux. Car elles seraient incapables de faire notre travail ! » Sans aller jusqu’à la séparation pure et dure, à quelques exceptions près (comme le Crédit Agricole du Languedoc ou plusieurs caisses du Crédit Mutuel et de Banque Populaire Caisse d’épargne), de nombreuses banques ont choisi de renégocier au forceps leurs tarifs avec les courtiers.
Changer l'assurance de son crédit immobilier, c'est souvent des milliers d'euros d'économies !
Sur le fond, l’assurance emprunteur demeure un enjeu « gagnant-gagnant » entre les établissements prêteurs et les particuliers qui font appel à eux. Pour les premiers, il s’agit de réduire considérablement le risque d’insolvabilité de leurs clients. Tandis que pour les seconds, l’objectif principal est de se couvrir et de protéger sa famille en cas d’aléas de la vie. Mais au moment de faire les comptes, seuls les emprunteurs doivent en supporter le coût. Et en fonction de votre état de santé, de votre âge, de votre profession et du niveau de garanties exigé par l’organisme prêteur, le montant de votre assurance peut faire mal au portefeuille.
Ainsi, plutôt que de vous focaliser sur des taux de crédit immobilier, nous vous recommandons vivement de profiter de la concurrence accrue pour obtenir la meilleure offre en matière d’assurance emprunteur. De quoi économiser plusieurs milliers d’euros quasiment sans effort, d’autant que la plupart des assureurs s’occupent des démarches à votre place.
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